Nous faisons une longue escale de 10 jours à Puerto San Julian. Ce n’est pas que la ville ait un charme fou même si elle est plutôt agréablement calme et propre mais c’est le temps qu’il nous faudra pour attendre nos amis les Artéromands et pour profiter un peu d’eux avant que nos routes se séparent à nouveau.
Les 4 premiers jours, on en profite donc pour être productifs avec les devoirs avant de retrouver les copains. Ce sont également des jours dédiés à la logistique : au ménage, aux courses, aux lessives, au petit bricolage….. toutes ces petites choses qui reviennent souvent et qui nous prennent quand même un peu de temps.
Le vent souffle encore assez fort certains jours (Rafales à 90km/h). C’est devenu presque notre quotidien depuis la Patagonie. C’est assez fatigant car en général, ça nous réserve des nuits très courtes.
C’est ici, à Puerto San Julian, petit port de la côte atlantique que fit halte en 1520, le célèbre Magellan et tout son équipage. En 2005, une réplique de la célèbre caraque espagnole faisant partie de la flotte de Magellan, le Victoria (premier navire ayant réalisé un tour du monde), est exposée sur le port. … et depuis, il est possible de visiter ce musée « thématique » assez original ! En visitant le bateau qui est reproduit à l’échelle, nous avons pu nous rendre compte de la petitesse de l’embarcation et du peu de confort que cela impliquait à l’époque, surtout pour traverser l’océan Atlantique…
L’objectif initial du voyage de Magellan n’était pas à la base de faire le tour du monde mais de rejoindre les îles Moluques (L’Indonésie actuelle) par l’ouest pour prolonger le chemin des épices. Financée par l’Espagne, l’expédition comprend cinq navires et 237 hommes. La flotte quitte Séville le 10 aout 1519. Après avoir réprimé une mutinerie en mars 1520, Magellan parvient en octobre 1520 au détroit qui porte son nom. Il traverse alors le Pacifique pendant trois mois et 20 jours. L’équipage est décimé par le scorbut. Il arrive aux Philippines en mars 1521. Une expédition visant à convertir le roi de l’île de Mactan se solde par la mort de Magellan, tué par une flèche empoisonnée, le 27 avril 1521. Après 4 mois de navigation, la flotte atteint les îles Moluques où elle fait le plein d’épices. Le dernier navire en état, le Victoria, traverse l’océan indien, puis franchit le cap de Bonne Espérance. Les 18 rescapés atteignent Séville le 6 septembre 1522 après un périple de 86000 km effectués en 1080 jours.
Jeudi, le vent baisse très légèrement même si on a encore parfois des rafales à 70km/h par moments. Nous allons quand même tenter la nuit sur le circuito costero. Ce sont 30km de pistes non asphaltées qui longent la côte de la Bahia San Julian. Nous dormirons à playa Minera, spot à l’abri du vent.
En arrivant sur place, nous sommes seuls. Les enfants sont comme d’habitude ravis de gratter le sable surtout que sur ce nouveau terrain de jeux, il y a une nouveauté ; les marées sont si importantes qu’à marée basse, la mer en se retirant, fait apparaître d’énormes rochers recouverts de moules. Un véritable labyrinthe pour des parties de cache-cache…
Le lendemain, c’est jour de fête car ce sera le défilé des copains. Tout d’abord, on est rejoint par Madilou, puis la famille de Sandrine (Voyages avec enfants) que l’on ne connaissait pas encore mais que les Artéromans ont côtoyé quelques jours. Ils ont 2 enfants dont un garçon de 7ans, Emilien avec qui Clément sympathise tout de suite. En fin d’après-midi, ce sont les Artéromands qui débarquent. Les enfants sont trop heureux de cette cour de récré géante avec tous ces copains.
Au programme construction de bassins, châteaux…. Parties de chats…. Comparaison des trésors trouvés pendant le voyage.
Pour les adultes, on ne change pas les bonnes habitudes, c’est discussions diverses (souvent en lien avec notre voyage au long cours) autour d’un apéro et d’un repas. On parle du retour, des choses que l’on voudrait changer dans le quotidien…. tout en admirant comme à chaque fois en fin de soirée la lumiosité du jour qui commence à décliner. Je dis commence à décliner car désormais le soleil se couche plus tard. On ira d’ailleurs jusqu’à 18h d’ensoleillement à Ushuaïa.
Lever de lune sur la mer
Le lendemain, on reprend tous ensemble le circuito costero pour changer de spot pour le déjeuner. On en profite sur le chemin pour admirer la vue depuis les falaises déchiquetées.
L’occasion d’admirer les cygnes à col noir
Et un flamand qui a du confondre la mer avec une lagune.
Retour à Puerto San Julian. Nous retrouvons là-bas en plus de notre équipage existant une autre famille française avec 3 enfants dont un garçon de 7 ans pour le bonheur de Clément et joie pour Lisa, une copine de 5 ans et un copain de 2 ans.
On s’installe tous ensemble dans un café pour voir le match de foot de la copa Libertadores (équivalent de la ligue des champions) . Il s’agit de Boca junior/ River plate. Nous en profitons pour manger un bout tous ensemble. Une table d’enfants et une table d’adultes. Sympathique ambiance. Finalement le match sera annulé suite à l’agression d’un joueur de la Boca par des fans de l’équipe adverse. Cela ne nous empêchera pas de passer un super moment.
Après une matinée studieuse, nous continuons notre descente vers le sud avec les Artéromands (les autres étant partis la veille), prévoyant de faire ensemble une visite du Parc Monteleon avant de se séparer. Malheureusement, on se casse le nez en arrivant. Ce dernier est fermé depuis plusieurs mois pour une durée indéterminée. Nous passons cependant une dernière nuit ensemble au milieu de la pampa patagonienne avant de nous quitter. Eux feront une autre boucle pour rejoindre Ushuaïa un peu plus tard.
Nous faisons halte à Rio Gallegos, capitale de la province de Santa Cruz car nous devons faire notre révision de véhicule et à nouveau, nous avons ce bruit de courroie qui recommence à se faire entendre. Le garagiste Ivéco n’a pas le temps de s’occuper de nous, il est débordé. Tant pis, la révision et le contrôle attendront Rio Grande.
Nous poursuivons notre route et sommes surpris d’apercevoir de nouveaux panneaux de signalisation, qui semblent indiquer : vents violents ! Quel étonnement de ne les rencontrer que maintenant alors que cela fait plus de 2000 kilomètres que nous sommes entrés en Patagonie et que nous subissons quotidiennement les assauts du vent.
En chemin…. Visite de la majestueuse laguna Azul et ses volcans.
Première approche en fin de journée suivie d’un ……apéro
La Laguna Azul est un petit lac de cratère de 56 m de profondeur et 560 m de diamètre. Il fait beau et le vent souffle moins. On va arpenter le sentier qui descend dans la lagune en compagnie de nos couples de retraités qui nous ont rejoints entre temps. La vue est splendide.
Concours de ricochets….
On en profite pour laisser nos traces. Les Artéromands, votre mission, nous retrouvez en ces lieux.
Ce soir, c’est soirée crêpes et demain gâteau. Depuis deux jours, on se fait des orgies de nourriture. Il faut finir les stocks de produits frais avant le passage de la frontière chilienne qui confisque de nombreux produits (fruits, légumes, viande, charcuterie, laitage, miel, graines, certaines épices, bois non traité…). Les enfants sont aux anges. Apéro/ gâteaux, ça glisse tout seul.
Le lendemain, nous faisons une ballade jusqu’à l’autre volcan et prévoyons de contourner la laguna Azul par en haut.
Nous passons ce jour la frontière chilienne. Il nous faudra environ 45mn pour s’affranchir de toutes les formalités douanières : police aux frontières, douane argentine, douane chilienne et phytosanitaire… Nous n’avons pas pu écouler tous nos stocks, aussi devons-nous nous délester de nos fruits et légumes restants ainsi que de deux morceaux de viande. Au Chili, on ne rigole pas avec les contrôles zoophytosanitaires. Franck a même du vernir notre planche en bois (qu’on a fait fabriquer sur mesure en Bolivie pour franchir les passages un peu hauts) de peur de se la faire confisquer.
La route Chilienne est bétonnée et plutôt bonne. Nous ne rencontrons aucun nid de poule, ni de déformation de la chaussée sur cette « route de la fin du monde », comme l’indiquent les panneaux de signalisation ! Seul désagrément, il y a des changements de dalle tous les 10 mètres.
Nous prenons la direction de la réserve naturelle chilienne de Pali Aike. Il s’agit d’un parc dont le terrain est couvert en grande partie de lave basaltique. C’est le champ volcanique le plus septentrional de la Patagonie.
Encore 35km de pistes. A 20km/h le temps semble long….
On arrive vers 16h et enchaînons directement sur la ballade des 3 volcans. Pendant 2h30, on évolue tantôt sur les coulées de lave ou à proximité de l’un des trois cratères. Le sentier est pierreux et le vent très fort par moment. Avec Lisa, on sera déséquilibré plusieurs fois.
Les 3 cratères
Le lendemain, nous ferons la ballade de la grotte. C’est en ce lieu que les chercheurs ont mis en évidence la présence d’une population humaine. La découverte de cinq corps humains et de divers outils ( flèches, grattoirs….) permet de dater leur existence comprise entre 12000 et 8000 avant J-C, ce qui en fait le plus ancien peuple de la région australe de la Patagonie.
Ballade jusqu’à la Laguna Ana, territoire du Puma que nous ne verrons pas.
Petits souliers de la vierge rencontrés sur le chemin (pour toi mon papou)
Peu de temps après avoir quitté le parc Pali Aike, nous arrivons au niveau du détroit de Magellan. Nous patientons 20 minutes et le bac arrive à quai… Nous n’avons plus qu’à embraquer et à partir pour une mini croisière… 20 minutes après être partis, nous débarquons enfin en Terre de Feu !!!
Quel plaisir de te lire Laetitia ,tu nous fais voyager .Les photos sont superbes ,bonne continuation de votre périple et vos enfants en sortiront grandis .
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On commençait vraiment a s inquieter de rester sans nouvelles mais heureusement que nous avons whatsapp pour avoir des news un peu plus tôt que le blog. Ca vient ptete de la mon eczéma !!!! Ce tour d Amerique latine est toujours aussi palpitant a ce qu on voit et les enfants ont un visage vraiment detendu et heureux …. ils ont adopté leur nouvelle vie d aventuriers. En regardant vos photos du petit lac avec les montagnes en arrière plan j ai cru revoir les paysages d orcieres merlette et peu de temps après tu postes la photo d arc en ciel ecrit a la pierre comme nous l avions fait des années auparavant au col de rouanette. C est rigolo! Le décor est vraiment beau je suis fan et vous envie. Je vous fais pleins de gros bisous et attends la photo de votre ptite maison roulante toute décorée pour l arrivée du père noel. Nous a champagne la maison brille dès la nuit tombée !
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Très beaux souliers de la Vierge en effet 🙂 Bisous
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Incroyable voyage ! Nous frissonnons en voyant le souffle du vent sur les doudounes et nous nous réjouissons devant les sourires joyeux de Clément et Lisa, avec les familles amies. Bon Noël bientôt ! Hervé et Martine
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Merci à vous !
Effectivement le vent est un compagnon fidèle en Patagonie…
On vous embrasse bien fort et on pense bien à vous à l’approche des fêtes de Noël.
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Quel plaisir de vous voir si heureux, à l’approche de Noël , la manque est de plus en plus grandissant mais continuez à nous réjouir avec vos si belles histoires et vos splendides photos,
on vous embrasse bien fort,
vivi et Jm.
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Hello Vivi, merci pour ton message !
On pense également bien à vous, j’essayerais de vous appeler pour Noël.
Des bises de nous tous !
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