Après avoir difficilement quitté les bouchons de la Paz, nous prenons la route direction Copacabana (à ne pas confondre avec la plage brésilienne, ici l’eau du lac ne dépasse jamais les 10 degrés !) situé à seulement 150 km de la Paz.
Ca y est, le lac Titicaca s’étire devant nous
Pour rejoindre Copacabana, nous devons traverser un bras de lac sur un bac. La traversée est assez folklorique, puisque c’est sur une sorte de grande barque en bois que nous rejoignons l’autre rive avec Rainbow… Ca tangue!!!
Copacabana est un village situé au bord du lac Titicaca. Point de départ des excursions sur les îles boliviennes.
Nous y visitons la cathédrale, symbole du syncrétisme culturel de la région. A Copacabana, on procède à la cérémonie du baptême des bus et autres véhicules devant la cathédrale. Les véhicules ornés de fleurs et de décorations diverses peuvent désormais filés à toute allure sur les routes étroites et sinueuses de la cordillère….ils sont protégés!
Dans les rues de Copacabana
Le lac Titicaca situé à 3812m d’altitude, est le lac navigable le plus haut du monde. Il est si vaste qu’il connaît des marées quotidiennes de près de 80 centimètres d’amplitude…! C’est aussi le berceau de la civilisation Inca, avant même que celle-ci ne s’installe sur Cusco et le Machu Picchu. Les légendes racontent que Manco Capac, le premier empereur et descendant du dieu Soleil, aurait émergé de ses eaux, avant d’aller fonder Cusco, capitale de l’empire inca.
Frontière naturelle entre le Pérou et la Bolivie, le lac abrite une quarantaine d’îles sur lesquelles vivent entre autres des communautés quechuas et aymaras.
C’est au cœur même du lac, du côté de ses îles, que nous décidons de nous rendre le lendemain.
Le lac Titicaca côté bolivien : L’Isla del sol, berceau de la civilisation
De bon matin, on prend la direction de Yumani, petit village au sud de la Isla del Sol, à 1h30 de bateau. L’île se dessine devant nous, elle est toute en relief, faite de collines abruptes striées de cultures en terrasse, qui dévalent vers le lac. Sur cette île de plus de 10 km de long se trouvent 3 villages dans lesquels vivent les communautés Yumani, Challa et Challapampa. Là où le temps semble s’être arrêté, les habitants continuent de perpétuer les traditions de leurs ancêtres incas et parlent encore la langue quechua.
Notre bateau accoste. La montée est dure-dure : l’escalier inca que l’on doit emprunter est très raide. Des locaux chargés de paquets nous dépassent sans difficulté.
Arrivés en haut de l’escalier, on emprunte le chemin de l’Inca qui rejoint les crêtes et traverse l’île. Du haut des crêtes, s’offre une magnifique vue à 360° sur le lac, superbe en contrebas avec ses eaux d’un bleu profond dès que le soleil paraît, et les hauts sommets de la cordillère en toile de fond.
On marche, on s’arrête, on contemple. Clément fait le plein de graines d’eucalyptus, ces graines qu’il appelle granny, lui sert de monnaie pour ses jeux avec les enfants de Sandrine et Nico et ceux des Artéromands. Ils s’achètent entre eux leurs plus belles pierres trouvées en chemin. Lisa cueille quelques fleurs sauvages et sympathise avec les locaux.
Les points de vue s’enchaînent sur les alentours avec les pentes pelées des collines et les cultures en terrasse
les criques en contrebas,
le pueblo de Yumani
On croise en chemin des vestiges incas
On prend notre temps et profitons pleinement du panorama. Malheureusement, nous ne pourrons pas visiter le nord de l’île. Des conflits internes en empêchent l’accès.
La partie nord de l’île dans le lointain
Sur l’île, l’ambiance est raisonnablement touristique en cette saison. On croise plus de paysans menant paître leurs troupeaux ou des cholitas qui filent la laine que des touristes.
L’endroit semble n’avoir rien perdu de son authenticité. Les habitants vivent ici essentiellement de l’agriculture et de l’artisanat qu’ils vendent beaucoup le long du chemin de l’inca. Les ânes sont essentiels pour le transport, notamment pour remonter les victuailles venant du continent.
Bateau touristique en totora.
De retour de l’île, nous prenons la direction de la frontière. Ca y est, nous quittons la Bolivie. Encore une page qui se tourne. Nous laissons derrière nous cette nature et cette authenticité que nous avons tant aimées. Ce premier coup de cœur qu’il y a 6 mois nous avions déjà eu de mal à quitter. Que de beaux souvenirs….
A la frontière, Franck nous quitte quelques instants pour trouver en tuk tuk l’assurance du véhicule. Clément et Lisa en profitent pour nourrir les chiens errants toujours aussi présents dans les rues.
Changement de fuseau horaire oblige, nous avons désormais 2 heures de différence avec le Chili et 7 heures avec la France. Il va donc falloir s’habituer à ce qu’il fasse nuit vers 18h00 ! On va devoir changer le rythme.
L’assurance en poche, nous reprenons la route. Nous longeons Le lac Titicaca. Sur ses rives, la culture indienne vit encore intensément. Les habitants des îles et des alentours ont gardé de leurs ancêtres une manière de vivre simple, une vie de pêcheurs et d’agriculteurs. Ici, pas de machines. On cultive encore la terre de façon traditionnelle à l’aide d’animaux de trait, d’outils archaïques… Et pas mal de courage. Des familles quechuas ou aymaras, cultivant leur terre dans ce petit coin de paradis se sont regroupées en communautés de familles pour organiser de manière démocratique la pêche et la culture des terres (ici, les pommes de terre et le quinoa sont rois)…
On accède finalement à la péninsule de Capachica : paysage époustouflant où alternent plages de sable, petites collines, cultures et pampa, plantées d’une multitude d’eucalyptus et de cyprès. Quelques maisons en terre séchée complètent le tableau, et toujours en toile de fond l’immensité du lac.
Nous admirons le chapeau à pompons, typique de cette péninsule.
Des porches et autres constructions ont même été réalisés à son effigie
Nous admirons les douces couleurs changeantes à la surface de l’eau depuis notre bivouac à Playa Chiffron et profitons de la quiétude des rives du lac avec les Arteromands et la famille de Sandrine. Au milieu du calme irréel qui émane de ce cadre campagnard, on se sent hors du temps…on est bien…
Clément fête son anniversaire…8 ans mon bonhomme, il grandit. Et quel anniversaire. Entourés de ses copains. Il ne manquait que Nils.
Le lac Titicaca côté péruvien : les Islas Uros Titinos
Après les devoirs matinaux, on se sépare tous. En route pour Llachon, petit village tout au bout de la péninsule. Une des curiosités touristiques du lac réside dans ses îles flottantes et c’est la prochaine visite que nous projetons.
On a rendez-vous avec Freddy qui doit nous mener jusqu’aux islas Uros Titinos. De son vrai nom, Wiñay Balsero, Uros Titino est une île flottante située sur le lac Titicaca du côté péruvien, sur les bords de la presque-île de Capachica.
Les îles flottantes des indiens Uros, sont des îles flottantes construites intégralement avec une sorte de roseau hyper résistant (totora) qui pousse sur le lac Titicaca. La caractéristique de ces îles est qu’elles sont totalement artificielles. Elles sont fabriquées et amarrées entre elles pour éviter qu’elles ne dérivent. Certaines de ces îles sont habitées depuis des siècles.
À l’époque, ces îles avaient été créées par le peuple Uros au 13ème siècle pour échapper à leur tribu rivale, les Incas. C’est pour cela que ces îles s’appellent aujourd’hui, les îles Uros. A l’heure actuelle, elles sont habitées et exploitées par les Amayras du côté péruvien. La majorité des îles que l’on peut visiter sont désormais inhabitées et entretenues uniquement pour l’accueil touristique, ce qui n’est pas le cas d’Uros totinos. Les gens vivent encore dessus et elle a la particularité d’être assez peu touristique.
Arrivés à Llachon, nous trouvons rapidement Freddy. Il a le visage souriant. L’accueil est chaleureux. Il suffit de quelques minutes pour dissiper la gêne initiale des premiers instants. Occupé à bricoler avec son fils , il laisse tout derrière lui et nous donne rendez-vous une demi-heure plus tard le temps de préparer son bateau. Juste le temps pour nous de grignoter quelque chose sur le pouce.
Et nous voilà partis pour un petit tour de bateau au large de la péninsule.
Après 40 min de navigation sur le lac Titicaca, on aperçoit l’île d’Uros Titino.
Au loin, les habitants peu nombreux se rassemblent sur le bord de l’île. On a le droit à un comité d’accueil. Le bateau se colle à l’île pour que nous puissions débarquer. Le sol est souple. Nos pieds s’enfoncent légèrement dans la couche de roseaux. Légère sensation d’instabilité. On sent qu’on n’est pas sur la terre ferme mais ça ne tangue pas vraiment non plus.
Un coup d’œil alentours et je crois que nous sommes les seuls touristes sur cette île. Chouette!
Nous sommes accueillis chaleureusement par Alfonso et sa famille. Il nous sur explique que sur l’île vivent 5 familles dont la sienne. Il nous fait un petit exposé sur la construction de l’île (dont les roseaux doivent être renouvelés tous les 6 mois) puis nous parle des activités dont vivent les familles ici : la pêche, la chasse, le ramassage des œufs d’oiseaux, l’artisanat et le tourisme (qui doit être leur plus grande source de revenus).
Leur mode de vie est communautaire : ici on partage les ressources entre toutes les familles. A tour de rôle il y a toujours une famille qui reste sur l’île pour accueillir les touristes tandis que les autres partent à la pêche ou sur le continent faire du commerce ou autres. L’exposé est bien mené. On passe un moment très sympathique avec eux.
Nous faisons ensuite un tour sur l’île. Nos hôtes vivent dans de petites cabanes de bois et de roseaux. Nous visitons une des 8 habitations…. spartiates. Chaque maison ne contient qu’une chambre à l’intérieur. Certaines habitations servent uniquement de rangement. La cuisine à l’arrière de l’île est commune à l’ensemble des familles. Les toilettes, nous explique Alfonso, c’est dans le lac. L’île est alimentée en électricité grâce à des panneaux solaires. Ici, on se déplace, bien sûr, en bateau.
Une balade optionnelle est proposée sur leur « Mercedes Benz »comme l’appelle Alfonso, un bateau à tête de puma en roseau… rappelant le nom du lac qui signifie en langue aymara « puma de pierre ». Les enfants sont ultra motivés. L’embarcation est lourde et difficile à manœuvrée pour Alfonso et sa femme, d’autant que le vent arrive de face. On finira finalement la balade tractée par le bateau à moteur de son fils.
Vue sur l’île
Une partie des activités de la vie sur l’île
Arrive enfin le moment de la présentation de l’artisanat que l’on est bien sûr invité à acheter même si ce n’est pas obligatoire.
C’est déjà l’heure de repartir. Nous quittons la communauté, contents de cette plongée éphémère dans une vie bien différente de la notre.
Un au revoir à Freddy et nous reprenons la route vers notre prochaine destination : le canyon de Colca
Coucou ! Encore de belles découvertes! C est agréable de voir qu a certains endroits l homme sait cohabiter avec la nature sans la dénaturer. Les iles en roseaux sont incroyables en effet la vie est bien différente. Je parie que c est ici que tu n as pas pu dire non et a acheté quelque chose de leur artisanat…. que tu n utiliseras sûrement jamais 😉😉😉 .
Mon clement j ai hate que tu me fasses decouvrir ton trésor de pierres précieuses et a quoi ressemble tes granny. Gros gros bisous
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