Suite de la vallée sacrée

Nous quittons Ollantaytambo pour Chinchero. Nous zigzaguons avec bonheur dans la Vallée sacrée. Notre regard est à nouveau attiré par la beauté et la diversité des paysages, des champs à perte de vue. C’est un véritable damier de verdure.

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Un site sur la route

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Chinchero

village andin de Chinchero, bordé de hautes montagnes, est situé à 3 760 m d’altitude sur un emplacement inca. Il était considéré par les Incas comme le lieu de naissance de l’arc-en-ciel. Il contrôlait l’accès vers la vallée sacrée.

L’église coloniale est un des attraits principaux du village. Elle fut construite au 17e siècle sur les ruines d’un palais inca, comme ce fut le cas de plusieurs bâtiments dans la région. Elle a l’air plutôt sobre de l’extérieur, mais l’intérieur est très joli. Les murs et le plafond sont couverts de motifs floraux et religieux. Malheureusement photos interdites.

 

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Devant l’église le Marché des artisans du village est très animé et haut en couleurs. Une bonne partie des marchandes portent le costume traditionnel.

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Les Ruines incas de Chinchero

Il subsiste encore aujourd’hui des vestiges Incas importants tels ce mur aux blocs massifs taillés et parfaitement ajustés. Il est orné de douze niches, chacune de 2 m de haut et 1,50 m de large. On dit que le mur et les terrasses auraient été construits sous l’Inca Tupac Yupanqui, qui aurait fait de Chinchero son lieu de repos à la campagne.

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Vue sur les terrasses agricoles toujours utilisées. Ici encore, les Incas se sont inspirés des formes naturelles des montagnes pour construire ces immenses escaliers verdoyants.

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Le village de Chinchero noyé dans le soleil de fin d’après-midi est plutôt coquet et paisible. On se plait à se perdre dans ses rues. Les maisons en adobe (mélange de boue et de paille) sont construites de chaque côtés de ruelles pavées et étroites coupées en leur centre par un canal. Plusieurs arcs coloniaux ornent le village de part et d’autres.

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Il est tard lorsque nous quittons Chinchero. Nous rejoignons le site de Moray de nuit. Nous projetons d’y dormir. Le veilleur de nuit du site s’approche de nous lampe torche à la main. Il faut dire qu’à part les étoiles qui brillent intensément dans le ciel, il fait nuit noir tout autour de nous. Ici aucune pollution lumineuse. Un coup de fil au patron et on a le feu vert. La barrière ouverte, nous pouvons nous installer pour la nuit sur le parking du site. Pas un bruit ne vient perturber notre sommeil. Le silence est partout.

Les terrasses agricoles de Moray

Au petit matin, finie la tranquillité. Les klaxons des collectivos nous réveillent. Les péruviens sont les champions de la pollution sonore. Ils klaxonnent pour tout, pour prévenir qu’ils doublent, pour alpaguer le client, pour indiquer un mécontentement… Légèrement pénible….

Nous sommes sur le site assez tôt, du coup on n’est pas nombreux. Tant mieux. On trouve un guide sympa pour la visite.

Nous approchons de trois terrasses circulaires situées au fond d’un trou creusé par une météorite qui servaient de laboratoire agricole à ciel ouvert à l’époque inca (aux 13e et 14e siècles).

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Les étages hauts d’environ deux mètres étaient tapis de cailloux puis de sable et enfin de terre fertile. Ils étaient reliés par un système de rigoles en pierre où coule l’eau depuis un bassin. Le but : créer une vingtaine de micro-climats pour varier les cultures (il existe ½ degré de différence entre chaque niveau de culture).
En s’appuyant sur ce système d’irrigation astucieux, les Incas expérimentaient différentes plantations, dont celles de pommes de terre et de maïs. Alors que sur des hauteurs similaires, les températures varient en moyenne de 0,5°C, les incas ont réussi à creuser cet écart : grâce à l’emmagasinement de la chaleur la journée par les murets, la différence entre l’étage le plus haut et le plus bas atteint les 5°CBien que l’idée d’obtenir une grande diversité végétale sur une si petite surface puisse sembler utopique, les incas ont bel et bien réussi à diversifier leur alimentation grâce à la pousse de plus de 250 espèces de plantes ! IIs sont en effet parvenus à cultiver de nombreuses plantes provenant des Andes, mais également des milieux tempérés et de la jungle! Encore un site qui illustre parfaitement l’ingéniosité et l’innovation dont faisait preuve la civilisation inca.

La deuxième et troisième terrasses plus petites sont en cours de restauration

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Les Salines de Maras

Nous rejoignons dans l’après-midi les Salines de Maras. La route maintenant étroite et sinueuse domine la Vallée Sacrée des Incas à 3300 mètres d’altitude.

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L’Urubamba, s’écoule imperturbable dans le fond de la vallée. Soudain, au détour d’un virage notre regard est attiré par le spectacle inattendu et saisissant de plusieurs milliers de bassins étincelants au soleil. Magnifique dégradé d’ocre et de blanc accroché à la montagne…..

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Vue sur les Salines en contrebas

Les salines de Maras sont utilisées depuis l’époque inca pour extraire le sel par évaporation, à partir d’une source naturelle d’eau très salée sortant de la montagne. L’eau canalisée est dirigée vers les bassins selon les besoins et le sel est ramassé à la main en ratissant la fleur de sel, puis mis en sac de 50kg et monté à dos d’homme jusqu’aux dépôts. Ces bassins sont encore exploités de nos jours par les paysans (800 familles) de la région, réunis en coopérative. Le travail de ces récolteurs de sel est très pénible du fait de l’environnement inhospitalier et agressif pour le corps ( corrosité du sel, altitude, soleil de plomb qui se réverbère dans les bassins et poids des sacs).

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L’accès aux salines est limité pour éviter d’endommager les bassins. Nous empruntons donc l’unique sentier qui permet de dominer les salines en les longeant. Nous marchons le long d’une des rigoles qui court le long du site, se déversant régulièrement dans les multiples bassins situés en contrebas.

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Avant de plier bagages, nous sommes ravis de participer à l’économie du site en achetant  fleur de sel et chocolats dans une des nombreuses petites échoppes.

Nous continuons notre épopée dans la vallée sacrée après une halte dans la ville d’Urubamba pour un bon resto de spécialités péruviennes avec la famille Artéromands. Une fois repus, direction les hauteurs jusqu’au village d’Amaru, où une vingtaine de familles se sont regroupées en communauté et pratiquent encore de façon ancestrale toutes les étapes du tissage.

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Vue du village d’Amaru

Ici, ce sont les femmes qui s’occupent de l’art textile, un art qu’elles apprennent à partir de l’âge de 6 ans. Les hommes, eux, se consacrent à l’agriculture. 

Des femmes en costumes traditionnels colorés nous accueillent dans une petite cour et nous font la démonstration du processus de transformation de la laine brute d’Alpaga en tissus divers:

Tout d‘abord, elles nous parlent de la tonte des brebis, puis la laine est lavée avec des racines et séchée

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Vient ensuite le filage de la laine

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Fabrication naturelle des pigments dans les différents récipients. Plusieurs éléments sont utilisés pour les teintures, comme les feuilles, des graines, la cochenille (pour le rouge). La couleur est fixée avec du jus de citron.

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L’étape Teinture.

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Le travail se poursuit par le tissage auquel sont affectées pour les pièces les plus importantes les plus âgées d’entre elles. Les femmes reprennent leur oeuvre en cours pour nous montrer comment fonctionne ce travail méticuleux. 2 semaines d’ouvrage sont nécessaires pour tisser une écharpe. Les motifs de tissage reflètent souvent l’histoire des familles.

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Nous passons un bon moment, les explications sont intéressantes. Nous repartons avec quelques tissus de leur fabrication, une sorte de contribution à la communauté.

Nous rejoignons la famille de Sandrine au bord d’une rivière située aux alentours de la ville de Pisac. L’endroit est calme, perdu au milieu des vaches et des champs. Nous faisons une veillée feu de camp. La soirée est douce. Les enfants sont ravis.

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Pisac

De bon matin, nous rejoignons le site de Pisac. Situé à 32km au nord de Cuzco, Pisac (« perdrix » en quechua) est le site archéologique Inca le plus complet et le plus important après le Machu Picchu. Perché à 3 850 mètres d’altitude, le site archéologique de Pisac surplombe le village et la vallée. Il suit à la perfection les différents « plis » des montagnes sur lesquels les terrasses ont été aménagées à perte de vue.
Ces terrasses (andennes) qui s’étalent sur 65 hectares étaient destinées aux cultures et en particulier à celle du maïs et de la quinoa. Les Incas avaient ainsi développé dix sept variétés de maïs.

Plusieurs fonctions sont attribuées à ce site archéologique très complet: ville fortifiée, lieu religieux, site agricole et citadelle militaire qui avait pour mission de surveiller et défendre l’entrée sud de la Vallée Sacrée. Les garnisons militaires contrôlaient aussi régulièrement les entrées des marchandises depuis Cusco, l’amazonie, la vallée sacrée et le lac titicaca. Ces dernières étaient taxées au profit de l’état inca.

Nous commençons notre visite par la ville fortifiée. Nous découvrons pêle-mêle :

des ruines de temples et la ville fortifiée qui abritait une noblesse inca proche de l’empereur en place.

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Le quartier des Fuentes Q’Allaqasa  avec ses ruines de maisons et ses vestiges de bains liturgiques

 

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On découvre sur la colline en face en contrebas une des plus grandes nécropoles incas composée de 1000 sépultures façonnées ici et là dans la roche (aujourd’hui pillées avant même l’arrivée des archéologues).

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Nous longeons les terrasses agricoles encore utilisées aujourd’hui. Sculptées à la main sur le flanc de la montagne, les terrasses sont ici encore de superbes témoins du savoir-faire ingénieux des Incas

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Plus loin, on franchit plusieurs belles portes inca dont on devine encore le système de fermeture

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On franchit le tunnel du puma

Mirador sur la vallée

 

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On débouche au détour du sentier sur un superbe point de vue d’où l’on peut admirer d’en haut l’architecture rigoureuse et parfaite du dispositif cérémoniel de l’ intihuatana (le temple du soleil) et le panorama sur les deux vallées. Ce quartier sacré servait aussi d´observatoire astronomique.

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Vue depuis l’ intihuatana sur des ruines en contrebas

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L’ intihuatana comprend un temple du soleil circulaire

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Un temple de la lune trapézoïdal et doté de niches, situé à côté du temple du soleil

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Au bout de l’intihuatana, une rigole qui canalise une source vers un petit bassin carré. Les enfants expérimentent avec succès le système de canalisation du débit d’eau.

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Plus loin, nous rejoignons une ancienne tour qui nous offre à nouveau de magnifiques points de vue sur la vallée.

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Le chemin  descend ensuite vers Pisaqa un quartier ou sont entreposés des greniers de stockage défendus par des tours ou des forteresses

 

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A 2 800 mètres d’altitude, dominé par les ruines de Pisac, le village de Pisac est construit autour d’une place centrale, sur laquelle s’élève une église coloniale, et entouré par d’imposantes montagnes. Plusieurs fois par semaine, un grand marché artisanal andin s’installe sur la place : produits en laine d’alpaga, céramiques, bijoux et bien d’autres objets débordent des étals.

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Tipon

Nous reprenons la route direction Tipon. Aux abords des villages, les villageois font griller des cuys cochons d’Inde , une nourriture de choix pour les Incas et une spécialité culinaire dans toute la vallée sacrée.

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Paysages de la vallée sacrée sur le chemin

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Tipón est un site archéologique inca situé dans la Vallée sacrée à 3 400 mètres d’altitude. Le site couvre une superficie de 239 hectares. Il se compose de bâtiments…

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DSC_4165 de grandes terrasses agricoles…DSC_4140DSC_4137DSC_4161

… et d’un des plus grands ouvrages en matière d’irrigation de terrasses : un réseau de canaux d’eau en plein air intact alimenté par une source naturelle.

Nous empruntons un sentier qui nous permet de dominer le complexe supérieur du site traversé par le Chemin de l’Inca et par un canal d’irrigation.

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Ca y est après cette semaine dans la Vallée sacrée, nous reprenons la route direction Cusco !

3 réflexions au sujet de « Suite de la vallée sacrée »

  1. Superbe vallée sacrée. Les cultures en terrasse sont incroyables et a en voir le vert de chaque étage on ne peut que s accorder sur l ingeniosité du système d irrigation et methodes de culture des incas. Et tout cela avec beaucoup d esthetisme en plus! J aurais été autant charmė que vous par les lieux.
    Chance aussi avec le temps…. de vraies vacances quoi! Nous ici il fait chaud puis froid du soleil et beaucoup de pluie…. grrr mais c est bon pour le potager. Gros bisous.

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    • Coucou les brics brocs…..de retour sur le blog….un peu d’escapade fait du bien depuis mon bureau… beau documentaire sur cette incroyable vallée SACREEment belle et verdoyante….il est clair que les incas ont fait preuve d’une ingéniosité remarquable tout en préservant la beauté du paysage…un beau défi! J’ai plaisir a imaginer tout le scintillement des petites cases blanches beiges ocres des terrasses de sel…une balade étonnante en dehors du fait que les conditions de travail des ouvriers doivent être bien rudes! Chose étonnante…cette petite dame presque endimanchée en train de griffer le sol salé de la terrasse….j’ai cru voir à ses pieds comme des charentaises….j’ose espérer pour elle que ses chaussures sont plutôt en cuir! je vous embrasse et part sur un autre reportage!! bisous d’amour!

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