Nous reprenons la route direction la frontière équatorienne. De nombreux panneaux indiquant d’autres sites archéologiques jalonnent notre route. Cette fois, on passe notre tour, les enfants sont à saturation. Ils n’en peuvent plus des vieilles pierres.
Pour changer, on s’arrête déjeuner à Catacaos, petite ville poussiéreuse à 12 km au sud-ouest de Piura. Catacaos est la capitale autoproclamée de l’artesanía (artisanat) de la région. Son marché artisanal est sensé être le plus beau du nord Pérou. On y trouve des tissages, des bijoux en filigrane d’or et d’argent, des sculptures sur bois, des poteries, des articles en cuir. Nous voyons effectivement quelques petites échoppes d’artisanat ayant pignon sur rue mais également et surtout beaucoup de bricoles grossières et sans intérêt. Nous restons un peu sur notre faim.
On passe également par le marché dédié à l’alimentation, ça c’était chouette. Ca grouille de monde, de vie. Une véritable explosion de couleurs et d’odeurs. On en profite pour refaire le plein de fruits et légumes.
De retour au camping-car, nous avons la mauvaise surprise de découvrir qu’il a été fracturé. Heureusement, des locaux à qui on avait demandé de jeter un coup d’œil ont mis le voleur en fuite. On vérifie l’habitacle. Apparemment, il a juste eu le temps de prendre la poudre d’escampette sans dérober quoi que ce soi. Nos anges gardiens alertés par l’alarme se sont précipités et ont même pris une photo du véhicule en fuite. Nous les remercions chaleureusement car ils nous ont évité le pire. Il faudra prévoir une mission garage dans le planning pour changer le barillet de la porte avant.
La route se poursuit toujours assez désertique même si on commence à deviner au loin les prémices d’une végétation plus abondante.
En fin d’après-midi, nous rejoignons les « année buissonnière » à El Nuru. C’est un petit port de pêche où l’on peut apparemment voir des tortues marines du haut du ponton.
Nous nous baladons sur la plage jusqu’à la nuit tombée. Et quel instant magique, nous découvrons nos premières tortues effectivement près du ponton. Ces gloutonnes se sont naturellement installées ici il y a quelques années et se sont habituées à partager avec d’autres volatiles intéressés les restes de poisson jetés en mer par les pêcheurs.
D’autres espèces animales sont également présentes.
Nous voyons ici nos premières frégates.
L’endroit est calme, agréable, les locaux sympathiques. C’est décidé, nous restons une journée de plus sur cette plage à peu près propre et préservée du tourisme.
De bon matin, les enfants sont bien décidés à boycotter les devoirs. Ils n’ont qu’une idée en tête, profiter des vagues du Pacifique. Ca nous arrange bien, on n‘était pas non plus très motivés.
Nous nous rapprochons du ponton et passons une super journée. La matinée est consacrée à une séance baignage avec les tortues. Nous prenons un petit bateau qui nous emmène juste un peu au delà du port. Equipés de masques et tuba, nous évoluons pendant ¾ d’heures au milieu de ces sympathiques reptiles. Nous nageons près d’elles. Elles se déplacent lentement autour de nous. Pas farouches elles s’approchent parfois très près, jusqu’à nous toucher pour attraper un bout de poisson. Elles sont partout, gracieuses, parfois immenses. On ne sait plus où donner de la tête. On sort de ce moment des étoiles plein les yeux. On a du mal à atterrir. C’était aussi excitant que notre rencontre avec les baleines, les dauphins, les lions de mer et autres animaux que l’on a eu la chance de voir de près.

clément pas très rassuré au départ
Il est déjà midi, on s’installe sous une terrasse ombragée et on se régale d’un ceviche bien frais. C’est que le soleil tape dur près du Pacifique.
Le repas avalé, les enfants retournent sur la plage et sympathisent avec d’autres enfants du coin. Ils improvisent des tirs à la corde dans l’eau et tentent de se comprendre.
Franck se fait une session snorkelling près du ponton. Il verra quelques petits poissons mais rien d’extraordinaire, l’eau n’étant pas très claire avec le ressac.
Le reste de l’après-midi s’écoule tranquillement. De mon côté, je pars profiter encore de mes tortues sur le ponton. Je ne m’en lasse pas. Je resterai là des heures à les regarder nager. Encore quelques clichés pour m’assurer que ce n’était pas un rêve.
La vie est partout autour de nous, pleine d’intérêt. Je discute un peu avec un papi qui me demandent d’où je viens. Je ne comprends pas tout, juste l’idée principale. Ses grands sourires édentés et ses yeux rieurs rendent ce papi immédiatement sympathique. Une accolade chaleureuse et il repart à ses occupations.
Le port est en effervescence. Un bateau débarque une belle prise sur le ponton. Un gros espadon qui retient l’attention de l’assemblée. Les gens donnent un coup de main pour débarquer le géant
En un temps record, l’animal est débité et réparti entre les différents intéressés
Les pélicans, frégates, et les tortues ne sont jamais bien loin et profitent de chaque festin jeté à la mer avec voracité.
Nous achetons un thon fraichement pêché pour un barbecue improvisé avec les copains.
Le mari d’une des vendeuses de ceviche évide ses poissons sur les rochers
Les enfants profitent des derniers rayons pour affronter les belles vagues du Pacifique qui leur feront manger le sable plus d’une fois.
Nous quittons El Nuru à regret en fin de matinée pour un autre petit paradis, le camping Swiss Wassi, situé non loin de la frontière équatorienne. En chemin, nous nous arrêtons quelques instants pour observer une colonie d’iguanes terrestres vivant non loin d’une mangrove.
Puis nous posons nos valises à Swiss Wassi. Ce sera notre petit havre de paix pendant 4 jours. Tenu par un suisse, ce petit coin de paradis au bord de l’océan nous permettra de souffler un peu. Il faut dire qu’après 8 mois sur les routes, le besoin de se poser quelques jours au même endroit commence à se faire sentir.
Un p’tit air de vacances flotte dans l’air. Les enfants plus libres dans leur emploi du temps et dans leur espace de vie se disputent moins et sont plus faciles à vivre. Les tensions souvent liées à la promiscuité s’atténuent. Chacun occupe sa journée comme il veut même si l’école continue mais une salle de classe face à la mer, n’est-ce-pas inspirant ?

atelier peinture
Les enfants se font leur jus de coco en allant cueillir les noix directement dans les arbres. Merci au couteau suisse de tatie qui s’est avéré très utile pendant ces 4 jours.
Clément s’adonne chaque jour aux joies du bodyboard soit avec Quentin ou avec Franck qui retrouve les sensations de sa jeunesse perdue.
Lisa joue dans le sable ou se prélasse avec sa copine Clémentine dans le hamac.
Et moi, je m’efforce à tenter de tenir le site à peu près à jour et je continue de dessiner notre itinéraire équatorien, ce qui prend du temps.
On profite de chaque coucher de soleil sur la plage
C’est le moment de se séparer. Les copains partent un jour avant nous. Après près de 15 jours passés ensemble, les au revoir sont difficiles pour Lisa et Clémentine. Heureusement, les marseillais arrivent quelques heures plus tard. Et c’est reparti pour une nouvelle séance de jeux.
Puis, c’est à notre tour de partir. Après un mois et 5 jours au Pérou, nous passons la frontière équatorienne après 3 heures d’attente. Un record. Nous disons au revoir à notre septième pays.
Encore un papi craquant sur ton tableau de chasse 😀. Vivement que Franck ait les cheveux blancs et perde ses dents…
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Whouaou tes photos francky sont superbes… on a l impression que les animaux vont sortir des photos!
Ravie de savoir que mon couteau a bien servi à mon Potmi!
Dis donc… je viens seulement de savoir que vous avez failli vous faire cambrioler! Vous avez vraiment un ange gardien! Ouf!
Votre ptit campement a la plage sous les cocotiers a swiss wassi est en effet très sympa. Tu m as quand même fait rire a écrire qu il y avait comme un ptit air de vacances…. ca fait un peu 8 mois que vous y etes en vacances 😉😉😉.
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