Après nos deux heures de bateau, nous arrivons à Puerto Villamil, village unique d’Isabela, le cœur un peu à l’envers. L’arrivée aux abords de l’île est déjà un joli spectacle! Les côtes volcaniques déchirées et noires se jettent dans une eau limpide et turquoise. Ca et là, des arbres aux feuilles d’un vert profond tranchent avec la roche sombre. Nous débarquons. Autour de nous, otaries et pélicans se prélassent sur le quai. Quel accueil ! On sait déjà que cette île va nous plaire.
Avec ses 4588 km2 de superficie, l’ile d’Isabela est la plus grande île de l’archipel des Galápagos. Elle est formée par 6 volcans dont 5 sont encore en activité. Le volcan Cerro Azul est le plus élevé de l’archipel (1700m). Sa dernière éruption date de 1998. Les parties sud et nord de l’ile sont séparées par un étroit isthme de lave.
Nous nous mettons en quête d’un hôtel avec cuisine. Nous avons prévu de rester 4 jours sur cette île. Nous arpentons les routes majoritairement en terre. Il y a peu de maisons. On a l’impression d’être perdu à l’autre bout du monde en comparaison avec la moderne Santa Cruz. Bien qu’étant la plus grande ile de l’archipel, Isabela est la moins développée. Elle a gardé son charme d’ile sauvage.
Nous trouvons notre bonheur à las gardenias, une sorte de pension familiale dont la propriétaire est fort sympathique. Elle nous raconte avec fierté que ça fait longtemps que sa famille vit sur l’île puisque son père était le directeur de l’ancienne prison de l’île (fierté étrange quand on découvrira quelques jours plus tard que cet établissement a connu à une certaine époque de vraies heures sombres… nous en parlerons plus bas)
Nous partons visiter ,après une petite sieste fort bienvenue, le centre d’élevage de tortues terrestres de l’ile. Nous passons par un joli chemin qui serpente sur des passerelles au milieu d’une lagune. Nous pouvons y admirer iguanes, canards, flamants et poules d’eau.
Le centre n’est pas très grand. Un programme de sauvegarde est mis en place ici aussi. On y élève des tortues de toutes les tailles et tous les âges, certaines étant âgées de plus de 120 ans.
Nous pouvons admirer les deux sortes de tortues de l’île notamment les tortues à dos plat du secteur des cinco cerros. Uniques aux Galapagos, elles faillirent ne pas survivre à l’éruption du volcan cerro azul en 1998.
Les autres tortues…. En pleine forme
Le lendemain, nous louons des vélos afin de nous rendre au mur des larmes ( Muro de las Lagrimas).
Isabela était jadis une base militaire américaine mais, après la fin de la guerre mondiale, les forces se sont retirées. Aussi, le gouvernement équatorien décida d’utiliser l’île éloignée pour punir les prisonniers les plus dangereux du pays et constituer une colonie pénitentiaire. Le plus terrible de l’histoire commença en 1946 quand il a été décidé, en guise de punition, que les délinquants payeraient leur peine avec le travail forcé.
La punition consista à élever un mur de ses propres mains en roche volcanique. Puis, chaque jour, les hommes devaient porter les rochers pendant de longs et interminables kilomètres, sous le soleil, mal nourris et déshydratés. Cela causa des centaines de morts, de même que l’effondrement du mur sur ces travailleurs forcés.
Au fil des ans, le mur pris le nom de Mur des larmes pour la souffrance de ces hommes, le nombre de morts et pour les supposés fantômes qui, disent-ils, marchent la nuit dans l’endroit noyés de larmes. La prison a fonctionné jusqu’en 1959, date à laquelle, elle fut fermée

sur le mur des larmes
Le sentier menant au mur est très agréable même si le soleil tape fort par moment. Nous découvrons la partie sud de l’ile. Une occasion d’admirer une belle variété des paysages que comporte Isabela: de charmantes petites plages,
des lagunes,
un grand promontoire offrant une belle vue sur Puerto Villamil et ses environs
des zones de mangroves qui font le bonheur des iguanes
un tunnel de lave
Nous avons même la chance de croiser une tortue en liberté sur le chemin du retour.
Pour notre troisième jour sur l’île, nous nous faisons un gros plaisir. Nous faisons l’excursion payante à los tuneles. Isabela est effectivement l’endroit tout indiqué pour observer et même nager avec requins, hippocampes, langoustes, raies, tortues, lions de mer et bien d’autres. Cette excursion, c’est aussi l’occasion de marcher sur les fameux tunnels de lave. Isabela, est une des îles les plus jeunes. Il y a environ 1 million d’années, l’île a été formée par la fusion de 6 volcans boucliers – Alcedo, Cerro Azul, Darwin, Équateur, Sierra Negra, et Wolf. Tous ces volcans, à l’exception de l’Equateur, sont toujours actifs, ce qui en fait l’un des endroits les plus actifs du monde sur le plan volcanique.
Sur le site de Los Tuneles, une coulée de lave a recouvert des sédiments. Ceux-ci ont disparus et cela forme désormais un paysage magnifique que l’on a hâte de découvrir.
Nous prenons donc le bateau avec 7 autres touristes. ¾ d’heures de navigation sont nécessaires pour rejoindre le site.
Une fois au large, Gabriel notre guide nous montre un gros rocher sur lequel s’ébattent et se reposent fous masqués, mouettes , fous à pattes bleues et frégates. La cohabitation ne semble pas toujours aisée et ça joue du bec de temps à autre.
Nous continuons notre chemin et passons par un désagréable sentiment de stress. Le bateau va devoir passer la barrière des vagues avant d’arriver au spot de snorkeling. Et nous sommes dans le pacifique. Des vagues de 2 mètres ondulent, grossissent et écrasent leur rouleau avec fracas autour de nous. La peur panique d’une américaine qui s’est retournée avec le même genre de petit bateau que le nôtre quelques jours avant nous contamine. On ne parle plus. Chacun retint son souffle tandis que le chauffeur s’élance à l’assaut des vagues colériques. Une énorme vague se forme derrière nous. Quelques cris paniques et des oh my god fusent dans l’air. Le chauffeur accélère, prend la vague dans un creux, bifurque, redresse, réaccélère. Ca y est les vagues se calment. On a passé la zone rouge. On respire. Des petits rires de soulagements se libèrent. On est bluffé, Gabriel nous avait dit que le chauffeur venait là depuis son enfance et avait une vraie maitrise de l’environnement. Pour l’avoir vu à l’œuvre on veut bien le croire.
Ca y est, notre séance de snorkeling commence. Lisa est moyennement motivée et nous on a envie de profiter. En parents égoïstes sur ce coup, on va lui mettre un dessin animé et partons profiter pleinement de ce moment avec Clément. Clément est tout de suite à l’aise et pendant les 1h30 que dure la séance, il suivra le groupe avec entrain et facilité. Désolée pour les coups de palmes que certains ont reçu sur son passage.
Nous prenons un pied immense. Le faible niveau d’eau et sa limpidité nous offre un superbe spectacle. On ne sait plus où donner de la tête. Là des tortues !
Des raies !
Un hippocampe
Un…..
Des poissons multicolores
Et surtout des requins pointes blanches ! Petite appréhension quand notre guide Gabriel nous fait descendre à tour de rôle dans la grotte où sommeille ces derniers. Pour Clément qui demandera à y retourner une deuxième fois, c’est un grand moment d’excitation.
et des requins pointes noires
La séance de snorkeling se finit trop vite. On n’a pas vu le temps passé à se laisser dériver au fil de l’eau. On aurait encore aimé nager librement dans ce joli paradis perdu mais le temps file quand on est bien.
Un peu plus loin, nous cassons la croûte sur le bateau avant de slalomer lentement entre les nombreux tunnels de lave. Ces formations volcaniques émergent partout autour de nous tels des monstres marins. Encore un spectacle incroyable tandis que nous approchons. Merci encore mille fois mère nature pour toutes ces beautés que tu nous offre depuis le début de notre voyage.
Sur les rochers, nous voyons des pingouins des Galapagos, ce sont les plus petits des pingouins et les seuls sur l’Equateur.
Nous mettons pied à terre sur les tunnels pour voir les fous à pattes bleues.
Nous assistons à la parade amoureuse de l’un d’eux. Très drôle !
Le retour est également riche en émotion car cette fois nous devons passer la barrière de vagues en lui faisant face. Et c’est vraiment flippant lorsque l’on voit la hauteur de certaines d’entre elles alors qu’on est dans les creux. J’avoue, l’espace d’un instant j’ai fermé les yeux. Mais encore une fois, notre chauffeur à négocier les vagues avec brio. Notre excursion se termine. Nous sommes comblés par cette belle journée.
Pas rassasié, Nous filons à la Concha Perla que Franck a testé la veille avec Clément. On y accède par un petit ponton envahit par de paresseuses otaries qui se font dorer la pilule en plein milieu du passage. Cette baie qui s’apparente à une véritable piscine naturelle a la particularité d’être entourée de mangroves. Vous l’aurez compris, le cadre est charmant ! C’est un véritable petit coin de paradis et un super spot de snorkeling. Ici barbotent, dans une eau limpide, en totale harmonie, otaries, iguanes et une super faune marine! Première expérience de nage avec les otaries pour Clément et Franck. Moment riche en émotions. Nous y retournons le lendemain juste avant de prendre à nouveau le bateau pour notre dernière île.
Vous allez bientôt pouvoir présenter ushuaïa :). Bisous Manola
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encore de magnifique cliches merci de me faire rever , gros bisous vivi.
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