Situé au beau milieu d’une forêt tropicale à 2 heures de Quito, ce paisible petit village est réputé pour sa diversité animale et végétale. Une variété incroyable d’oiseaux, de papillons et de plantes cohabitent en harmonie dans ce paradis végétal. Le tourisme s’y développant de plus en plus, d’autres activités comme le rafting, les tyroliennes et le mountainbiking ont fait petit à petit leur apparition autour de la ville… C’est un peu une sorte de mini Banos, les animaux en plus et la foule en moins. Nous attendons beaucoup de cet endroit, sûrement le manque de forêt amazonienne.
Une fois de plus, c’est à la nuit tombée que nous arrivons à Mindo. Nous décidons de stationner sur un parking à l’entrée de la ville. Le camping car est légèrement en pente mais vu l’heure tardive, nous ne chipotons pas. Au petit matin, nous partons à la découverte de la ville pour trouver un stationnement sécure pour Rainbow.
Nous atterrissons pour deux nuits chez un couple de français. Anciens voyageurs au long cours, ils ont posés leur valise à Mindo après un coup de cœur. La « bicock » est un camping charmant avec piscine, cabanas, emplacements pour camping car, terrasse. J’ai immédiatement un coup de cœur pour la zone sanitaire cernée d’une végétation exubérante et aménagée avec un goût certain. Quel plaisir de se brosser les dents au son du clapotis du petit ruisseau qui court derrière la salle de bain. Un colibri viendra même butiné près d’une couronne de fleurs qui orne les abords de la piscine.
Mindo étant réputé pour l’observation de ces oiseaux, nous partons directement faire un bird trail dans une finca qui a aménagé plusieurs sentiers dans les hectares de forêt qu’elle possède. Une dame d’un certain âge nous accueille chaleureusement. Elle nous passe un plan des randonnées et nous explique ce que l’on peut voir comme animaux en fonction des sentiers traversés. Excitation assurée, on peut voir des singes et des oiseaux….. et notamment les toucans et les magnifiques et rares Gallo de la Pena.
En route donc pour une bonne grimpette au milieu de vergers. Un agouti au détour d’un virage et nous ne tenons plus en place. Cette randonnée est prometteuse…
La végétation se modifie. Nous nous enfonçons désormais dans une épaisse forêt tropicale.
Un toucan vert
Ici, la terre coupée du soleil par l’immense barrière végétale n’a pas eu le temps d’absorber les précipitations de la veille…. On essaye d’éviter comme on peut la patauge… Grrr et dire qu’on a des bottes au camping car.
Sur le sentier des oiseaux, nous entendons de nombreux pépiements mais la végétation est tellement dense que nous ne parvenons pas à distinguer les individus. Un peu déçue de ne pas avoir croisé la route de mon volatile à crête rouge.
Alors que nous pénétrons sur le sentier des singes, la pluie commence à tomber. On l’apprendra par la suite, c’est toujours ainsi en début d’après-midi pendant la saison des pluies…. Sauf que là, il est 11h30. Comme elle redouble très vite d’intensité, nous bâclons la fin du sentier et nous nous abritons sous le toit d’une cabane avec une famille anglaise. L’occasion d’échanger avec eux sur nos séjours respectifs en Equateur. Profitant d’une accalmie, chacun repart de son côté 20 minutes plus tard. L’armée de nuages menaçants qui semble bien décidés à vouloir faire un siège au-dessus de nos têtes nous contraints à rentrer au petit trot. Nous restons sur notre faim, du coup nous remettons ça avec Franck le lendemain à 5h du matin. Les enfants finissent tranquillement leur nuit dans le camping car. Nous arpentons plusieurs sentiers mais ce matin encore les animaux sont aux abonnés absents.
Nos seules rencontres
Mindo ce sont aussi plus de 25 espèces de papillons. Même si nous en avons déjà croisé quelques spécimens la veille, nous n’échappons pas à l’incontournable visite du Mariposario (ferme aux papillons) le plus réputé de la ville.
Dans cette grande serre, nous avons l’occasion de voir voleter autour de nous de nombreuses espèces de papillons… Une véritable explosion de couleurs
Cours de découverte du monde in vivo pour Lisa sur le cycle de vie du papillon du stade d’oeuf jusqu’à la sortie de la crysalide en direct dans la nurserie
Avec Clément nous nourrissons les papillons avec de la banane. Une occasion très chouette de pouvoir observer au plus près ces magnifiques insectes notamment le blue morpho et le snake eyes
Petit tour dans le jardin attenant à la serre
De retour dans Mindo, nous croisons les tiselfs et les Pauz’ailleurs arrivés peu de temps avant. Nous échangeons brièvement et essaierons de nous retrouver ce soir pour dormir sur la place.
En début d’après-midi, nous faisons une escale dans un hôtel dont le bar donne sur un joli jardin tropical. Ici de nombreux colibris alléchés par l’eau sucrée viennent butiner autour de la terrasse du bar. Une occasion rêvée pour prendre quelques clichés et profiter en toute quiétude du ballet de ces adorables volatiles. Jolie parenthèse ou le temps se suspend pour quelques instants.
Les autres surprises de ce jardin extraordinaire
Nous quittons ce jardin d’Eden pour nous rendre en ville. Nous avons rendez-vous dans une petite finca pour en savoir plus sur la fabrication du chocolat. L’Equateur produit du cacao en petite quantité (5% de la production mondiale) mais il est réputé pour la qualité de son chocolat. C’est une sortie que les enfants attendent avec impatience.
Un jeune couple et ses deux enfants nous reçoivent dans l’atelier qui jouxte leur maison. Depuis plusieurs générations, on cultive le cacao dans cette famille.
Le guide nous fait voir les deux sortes de cabosses de cacao qu’il cultive.
La variété surnommée le criolo représente 1 à 5 pourcent de la production mondiale. C’est le plus fragile mais c’est celui qui donne les cacaos les plus fins et les plus aromatiques. L’autre variété surnommée le CCN51 est une variété hybride en pleine expansion. Il a été crée en 1965 par un équatorien. C’est une variété plus résistante aux épidémies et plus productive que la précédente. Elle attire de plus en plus les industriels.
Nous découvrons le goût sucré et délicat de l’enveloppe blanche qui recouvre chaque fève de cacao. Par contre, nous veillons à ne pas croquer la fève qui contient une susbstance toxique.

L’intérieur de la fève
Nous visitons son jardin pour observer quelques plans de cacaoyer. Un criolo mettra 5 ans avant de commencer à produire des cabosses
Il nous explique ensuite en anglais les différentes étapes de fabrication du cacao à partir de la récolte :
Fermentation sous serre dans des feuilles de bananes pendant 5 jours
Séchage des fèves sous serre ou à l’air libre
Les fèves sont ensuite rapidement grillées à feu vif
Epluchage des fèves pour recueillir la pulpe
Les fèves épluchées sont ensuite broyées jusqu’à obtenir la poudre de cacao. L’odeur est alléchante.
Petite pause dégustation de la poudre de cacao avec différents sirops concoctés par notre hôte : sirop de gingembre, de limon grass, de menthe
Cuisson et mélange de la poudre accompagnée d’un peu de lait pour obtenir la pâte de cacao.
Nouvelle pause dégustation de fruits accompagnés de chocolat fondu, puis dégustation dans la boutique, de chocolat à croquer et d’autres produits dérivés plus étonnants comme le vin et la tisane au cacao.
On ira jusqu’à la limite de l’overdose de chocolat en commandant par la suite du brownie tout chocolat et des chocolats chauds.
Le lendemain matin, nous partons avec les copains faire le sentier des cascades. Allez hop ! Tout le monde dans le taxi.
Après une route cahotante, nous débarquons au départ de la tarabita. Cette sorte de téléphérique surprenante actionnée manuellement, nous l’avons déjà testé à Banos. Ici, la nacelle accrochée à des câbles d’acier glisse à 152 m de hauteur au-dessus d’un luxuriant bassin fluvial et d’une épaisse forêt d’arbres et parfois de nuages. Malheureusement, en s’approchant, nous découvrons que la machine est en maintenance temporaire. Renseignements pris, nous devrions pouvoir la prendre pour le retour.
Nous empruntons donc le petit sentier étroit qui nous permet de rejoindre plusieurs cascades. La végétation nous enveloppe dans son manteau vert au fur et à mesure que l’on s’approche de l’eau. De nombreux chants d’oiseaux résonnent autour de nous. La vie est partout mais elle essaie de se faire discrète. On guette les toucans, il paraît qu’il y en a plusieurs espèces ici.
Les cascades se succèdent le long du sentier
La dernière se mérite. On doit traverser une petite rivière en mettant les pieds dans l’eau. La récompense est cependant sympa. Possibilité de faire une jolie trempette dans un ptit coin de paradis.
Nous regagnons la tarabita, excités comme des gosses par l’idée de glisser à vive allure au dessus de la canopée. Même pas peur ! Sensibles au vertige, s’abstenir. Avec le peu de touristes en vue, nous négocions un aller-retour supplémentaire avec le sympathique monsieur qui gère le flux. Et c’est partiiiiit ! Au-dessus du vide, perchés dans notre caddy de supermarché, nous survolons le vide. Sensation grisante ! Encore plus quand tu le fais trois fois. Merci mille fois au brave homme qui nous a permis ces quelques instants de folie.

cherchez bien, on voit la tarabita au loin

Mindo dans sa forêt de nuages
Notre taxi est déjà là. Le timing est parfait, nous n’avons pas à attendre. Soudain, on en voit un. Un bec de banane (pour les non initiés voir le roi lion) vient de se poser sur la branche de l’arbre voisin. On court vers sa direction. C’est le début d’un festival. 3 toucans différents viendront nous faire l’honneur de leur présence. Avec Sophie on est comme des folles. Les paparazzis sont en place.
Fin d’après-midi, nous partons vers un point ioverlander propice à l’observation ornithologique. Il s’agit du jardin d’un particulier. Lorsque nous arrivons sur place, le propriétaire est là. Son large sourire nous souhaite la bienvenue. Il lâche immédiatement son atelier bricolage pour nous escorter avec une joie non dissimulée à travers le moindre recoin de son terrain. C’est un jardin de plusieurs hectares très joliment aménagé.

vue sur les environs depuis le jardin
Alcizar est fier de nous initier aux différentes vertus des nombreuses plantes médicinales qu’il cultive. Il nous balade avec passion à travers son verger où il nous fait découvrir des fruits inconnus. Certains de la famille des agrumes se révèlent particulièrement acides.
Nous admirons aussi de jolies fleurs ou plantes
Il nous montre en chemin d’invisibles orchidées,
des nids d’oiseaux dont certains sont habités
et un poutou somnolent en haut de son tronc.
Passionné d’oiseaux, Alcizar nous fait aussi visité les cabanes qu’il a construit de ses propres mains pour observer le moindre volatile en toute discrétion. On est bluffé par la tour d’observation qui va jusqu’à dominer la canopée. On monte en haut pas trop rassurés. Elle a l’air légèrement construite sans fil à plomb. Nous sommes tellement emballés que nous retournons dans ce jardin extraordinaire le lendemain à 7h sans les enfants qui sont restés dormir. Les tiselfs nous accompagnent. On s’improvise guide de seconde zone.
Quelques spécimens d’oiseaux que nous avons pu observer pendant ces deux visites.
Après presque 4 jours à Mindo, nous repartons sur les routes.
Mention très bien avec félicitations du jury pour les photos de colibris. Superbe!
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J’ai senti le chocolat à plein nez!!! Cette petite fondue m’a donné l’eau à la bouche!! Superbes photos de faune et flore… incroyables arrêts sur image pour les colibris et cette minuscule orchidée ….encore une fois…. la nature révèle ses trésors à qui sait l’observer!!! Continuez à nous faire ce beau reportage …. et à vous enivrer de toutes ces découvertes!! Vous transpirez la joie de vivre, de partage, de rencontres…! Je suis ravie pour vous!!! Vous avez tout juste trouvé ce que vous étiez venu chercher!!! Bisous d’amour!
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