La région de Nariño

Le temps est couvert à notre réveil. Quelques gouttes tombent sur le sol de façon discontinue. Equipés de nos Kway, nous rejoignons nos amis hollandais pour prendre le téléphérique et faire la visite du sanctuaire de Las Lajas avec eux.  Première bonne surprise au téléphérique : En ce jour de fête des pères, Franck bénéficie d’un aller gratuit en télephérique et de deux sucettes que les enfants engloutiront sans attendre. Bonne fête papa !
Nous embarquons pour un trajet aérien un peu lent…. Je rectifie interminable ! On ne pourra pas dire qu’on ne l’a pas vu le paysage. Puis au loin, le sanctuaire apparaît.

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Construit à cheval sur une gorge, à l’extrémité d’un pont de pierre, le Santuario de Las Lajas est impressionnant. Depuis le XVIIIe siècle, ce Sanctuaire est un des lieux de pèlerinage les plus importants d’Amérique du Sud. L’église néogothique a été construite, à l’endroit même où une petite fille muette aurait retrouvé par miracle la parole après que Marie lui serait apparue . Construite entre janvier 1916 et août 1949, elle devient basilique en 1954.

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Nous quittons le sanctuaire sans trop traîner, bien décidés à profiter du week-end pour rouler un maximum. En Colombie, les routes en travaux et les bouchons sont fréquents alors quand on nous conseille de favoriser les trajets le dimanche, on s’exécute sans discuter. Et bien nous en a pris, nous roulons très bien jusqu’à la laguna de la Cocha que nous atteignons à la nuit tombée. Nous trouvons un petit bivouac paisible sur les hauteurs du lac tenu par une gentille famille qui permettra aux enfants de faire des glissades avec une sorte de luge d’été. Eclate garantie pour nos deux loustics.

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Située à 2 760 m d’altitude au milieu d’ondoyantes et verdoyantes collines, cette jolie lagune nous apparait calme et apaisante dans la douceur du matin.

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Chose étonnante, il y a plein de petits chalets suisses sur les flancs du lac.

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Nous reprenons la route…

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…en espérant pouvoir rallier ce soir les alentours de Silvia, une petite ville tout près de laquelle habitent une formidable famille marocaine. Kika, Anouar et leurs trois enfants sont d’anciens voyageurs au long cours. Malgré toute la complexité de se lancer dans ce type de projet au Maroc (ils étaient la première famille marocaine à se lancer dans cette aventure), Ils se sont battus pour pouvoir arpenter la planète durant 3 ans avant d’avoir le coup de foudre pour la Colombie. Ils s’y sont établis en 2017. A leur tour, ils accueillent aujourd’hui les voyageurs au long cours de passage dans la région.

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Après avoir roulé quasiment toute la journée, nous arrivons quelques peu fourbus chez nos hôtes où nous ne tardons pas à découvrir l’incroyable accueil que Kika et sa famille réservent à leurs clients. On est directement accueilli avec un petit verre de thé à la menthe et des pancakes qu’elle a cuisiné spécialement pour les enfants. On savoure et on profite. Sans retenue, ils nous ouvrent leurs cœurs, leurs portes, évoquent leurs projets… Cet accueil qui nous touche profondément sonnera le début de nombreux apéros et d’une amitié sincère. Il faut dire qu’on est bien là avec eux et les autres voyageurs , assis sous la douce lueur des étoiles, à évoquer nos rencontres, rire de nos anecdotes respectives et de nos galères, à refaire le monde tout en dégustant les spécialités que chacun offre à tour de rôle à la communauté. Ici, dans cette maison des citoyens du monde, on parle anglais, espagnol, allemand, arabe et français et ce mélange culturel sonne bien à l’oreille.

L’atelier pain

Le mardi matin c’est le jour de marché des communautés indigènes à Silvia. Toutes les communautés des montagnes environnantes, notamment les « Misak (Guambianos), les Nasa et les Embera », descendent au village, certains parés de leurs tenues traditionnelles pour vendre ou acheter denrées alimentaires ou autres.

– « Où peut-on prendre le taxi Kika ? » « Non, je vous emmène pour vous faire la visite guidée de la ville. » Et c’est ainsi que nous voilà partis entassés à 12 dans le pick-up de Kika jusqu’au marché ! 8 à l’intérieur et 4 à l’arrière. On se met à la mode locale.

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La place du village est très animée. Partout les rues grouillent de monde. Des chivas aux couleurs chatoyantes et parfois lourdement chargées déversent leur flot continu de chargement le long des trottoirs. Comment font-ils pour mettre tout ça là dedans ?

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De nombreux Guambianos (misaks) sont présents. Ils attachent une importance toute particulière à l’habillement. Leur élégante tenue traditionnelle est un symbole de résistance face au monde occidental et sert également à se différencier des autres communautés natives du pays.
En raison des conditions climatiques, les vêtements sont chauds, souvent confectionnés avec de la laine, et les couches se superposent. Hommes comme femmes portent de longues jupes bleu nuit, cintrées de larges ceintures de cuir, qui leur couvrent les jambes. Les premiers enfilent ensuite sur leurs épaules d’épaisses ruanas (ponchos) qu’ils complètent en portant une écharpe. Les chapeaux sont d’usage courant, tantôt de paille tantôt melon en feutre. Les femmes se drapent de pagnes d’un bleu vif bordés d’un liseret rose fuschia. Leur cou est serti de nombreux colliers. Sur leurs épaules, elles portent les fameuses mochilas (besaces tissées) pour transporter les choses du quotidiens ou les offrandes lors des cérémonies. Les hommes, eux, se déplacent parfois avec un bâton de bois sombre, finement sculpté.

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Nous vagabondons avec Kika parmi les nombreux étals du marché. Elle nous parle de l’histoire de sa région qu’elle connaît très bien et nous fait découvrir de nouveaux fruits comme les mangoustans et les pitayas (un véritable coup de cœur culinaire).

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Ici aussi comme au Pérou, la pomme de terre est une véritable institution

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Elle nous initie à la panela, du jus de canne à sucre, cuit à haute température pour donner une sorte de mélasse et ensuite refroidie en pains. Très courant en Colombie et utile pour sucrer les tisanes. On achète un pain pour tester.

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Nous dégustons également des pans de bono, type de pain colombien composé entre autres de farine de maïs et de fromage. Franck en est fan.
A midi, nous mangeons tous ensemble de délicieuses empanadas recommandées par Kika ainsi que des grosses boulettes de pomme de terre farcies à l’œuf et à la viande. On est calé. On a plus qu’à rouler jusqu’au charmant petit café Molino dorado. A l’intérieur de cet établissement, le patio lumineux  invite au laisser aller. La déco est chouette, une sorte de vieux musée vivant.

Encore sur les conseils de Kika, nous partons nous balader sur les hauteurs de la ville avant de revenir en longeant le tumultueux rio. Petite balade digestive bienvenue.

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Mercredi matin, nous partons en bus visiter Popayan la blanche. Fondée en 1537 par Sebastián de Belalcázar, Popayán, la capitale du Cauca était jadis une ville de renom, l’une des plus importantes de Colombie, à la fois sur le plan économique et culturel. Elle en a conservé de nombreux bâtiments de style colonial, de belles églises et l’une des universités les plus prestigieuses du pays.

La vieille ville nous plait beaucoup. Une sensation de paix intérieure nous enveloppe tandis que l’on marche entre les élégantes façades chaulées et blanchies des églises et des maisons. Au fur et à mesure que la journée avance, Il commence à règner dans ces rues une gentille agitation. Il faut dire que les gens se préparent à soutenir bec et ongles leur pays pendant un match de huitième de finale de la copa américa. Une véritable armée de petites guêpes bien jaunes envahie les rues. Allez Colombia !!! On est derrière toi.

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Au hasard des rues nous découvrons,

La place principale

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Le Palais de l’Archevêché et la Tour de l’Horloge 

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l’église San Francisco

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L’église San José

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La cathédrale de Popayan

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L’ ermita de Jesus de Nazareno

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Le Puente del humilladero (pont des humiliés) et puente de la custodia

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Défilé de mannequin dans Popayan

Petit repas en famille à Popayan

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Jeudi, nous laissons Rainbow chez Kika et prenons le bus pour nous rendre à San Augustin, petite ville perchée à 1700 m d’altitude environ, célèbre pour ses sculptures précolombiennes classées au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1995. Le trajet en bus est long et humide. Il pleut sans discontinuer pendant les 4h30 de trajet. La route est à certains moments dans un état catastrophique.  Pendant 25 km, nous allons être trimballés, chahutés en tout sens au rythme des méchants nids de poules qui jalonnent notre chemin. Nous débarquons dans les rues de San Augustin vidés et l’estomac en vrac. Comble de pas de chance, il continue de pleuvoir… Grrrr !!!

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Nous trouvons rapidement notre petit pied à terre dans une espèce d’auberge espagnole décorée avec goût. Vu le temps qu’il fait, on a du mal à repartir mais comme nous reprenons le bus demain, nous n’avons pas de temps à perdre. Haut les cœurs !! nous partons visiter sous un léger crachin un des nombreux parcs archéologiques de la région.

Il y a 5000 ans dans cette région vivaient 2 peuples séparés par les sommets de la Cordillère. Ils avaient pour habitude de se retrouver à San Agustin pour commercer, rendre hommage aux dieux et enterrer leurs morts. Nous partons à la découverte de leurs célèbres statues, sculptées dans la roche des volcans environnants. Le parc archéologique que l’on visite est le plus important, il renferme 130 statues au total.

le musée du parc archéologique

On connait peu de choses sur ces peuples qui façonnèrent ces statues uniques. Ils disparurent bien avant l’arrivée des Européens et ne possédaient pas d’écriture. Seuls quelques vestiges d’aliments enterrés non loin des scultures ont permis de dater leur période d’influence de -1000 avant JC à + 1000 après JC environ.

Leurs rites funéraires principalement destinés à l’élite de leurs sociétés étaient assez élaborés: les morts étaient enterrés dans des sarcophages dont le couvercle était sculpté de figures anthropomorphes ou zoomorphes, eux même entourés de pierres disposées en une sorte de dolmen. Enfin, à l’entrée, une statue en position verticale gardait le tombeau. Malheureusement de nombreuses tombes furent pillées. Malgré tout, l’institut colombien d’anthropologie et d’histoire a réussi à en rapatrier une grande partie dans les musées et les sites archéologiques disséminés autour de San Agustín.

Dans les allées du parc

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Nous marchons jusqu’au Fuente de Lavapatas, centre cérémoniel du site : creusés à même le lit du cours d’eau. Ces bassins gravés de serpents, lézards et figures humaines servaient de bains rituels.

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Nous finissons la visite du parc à la nuit tombée. Sur le chemin du retour, un paysan en pick-up nous propose d’embarquer dans sa charrette à bestiaux pour nous déposer en ville. Allez hop ! on grimpe.

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La pluie nous poursuivant de façon ininterrompue, nous annulons la ballade à cheval du lendemain matin et rentrons sur Silvia un jour plus tôt. Tellement contents de retrouver la tribu de Kika. Une sorte de retour à la maison. Nous passons encore 3 jours avec eux et les copains (les tiselfs et les pauzailleurs sont arrivés entre temps) : Au programme repos, convivialité, échanges, rires, apéros… Souvent un verre de vin, de rhum ou d’aguardiente à la main (eau de vie de canne à sucre), nous refaisons le monde.

Samedi, tout le monde dans le pick-up pour la fête du village. Achat de café et dégustation de quelques douceurs du pays.

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Dimanche c’est parilla ! Un véritable air de vacances. On cuisine entre filles avec Kika dans sa cuisine pendant que les gars gère le barbecue. Ca fait tellement de bien de ralentir et de se poser un peu.

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Les enfants disparaissent de longues heures avec les 4 chiens de la famille : Bidoucha, Kaila, Balou et Wisli.

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Ils construisent des cabanes,

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font des ateliers cuisine avec les filles de Kika,

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vont ramasser des légumes au jardin, jouent aux jeux de société,

observent les étoiles, se font des soirées télé. Que c’est bon l’école de la vie avec les copains !

Tous les soirs, sur l’agréable terrasse de leur jolie maison construite en guadua ( bambous colombiens), nous ne voyons jamais le temps passé. La chaleur humaine, le bonheur, la bienveillance et la joie de vivre qui se dégage de cette famille est contagieuse, elle se répend sur nous tous.  Un accueil marocain digne de l’accueil colombien. Une très belle rencontre et une belle leçon de vie et de générosité. Dur dur de les quitter tous. Gros moment d’émotion le jour du départ …Nous devions rester deux jours, nous sommes restés là une semaine. Kika, Anouar merci pour ces précieux instants. Il faut qu’on se revoit..

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2 réflexions au sujet de « La région de Nariño »

  1. La belle aventure et les belles rencontres continuent…. .c’est super pour vous et les enfants.
    Les photos font envie, le sanctuaire de Las Lajas est une merveille d’architecture et impressionnant de par sa situation….
    Quel temps fait il là où vous êtes ? Ici on a vécu une semaine de canicule avec un pic hier en région parisienne à plus de 42°.
    À part ça tout va bien. Demain nous comptons aller à Beynes s’il fait moins chaud…
    Nicole vient dîner ce soir chez nous.
    La semaine prochaine nous gardons Eliott et Martin séparément. Puis Anaëlle la semaine suivante.
    Après on attendra votre retour… Je dirais déjà ! Maintenant que nous sommes en juillet je trouve que cela a passé vite.
    Nous sommes heureux de vous retrouver bientôt, les p’tits Loups nous manquent .
    Plein de gros bisous à tous les quatre.
    Nous vous aimons très fort.

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  2. Encore une belle découverte…. le long trajet jusqu’au sanctuaire valait bien la peine…. quel petit bijou d’architecture au cœur d’un écrin de verdure…. juste improbable! J’adore les photos des enfants avec les chiens… ils ont l’air tellement à l’aise c’est chouette! Les moments partagés avec cette famille marocaine semblent avoir été bien chaleureux et je comprends bien votre amertume quant au moment de les quitter….et cette folle envie de suivre leurs traces quant à leur installation réussie bien loin de leur terre natale… J’etais un peu émue de voir notre Lisa dans les bras aimants de cette famille marocaine…. ça m’a fait quelque chose… À très bientôt dans une autre immersion au cœur de votre voyage!

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