De Puerto Varas à Barriloche

Depuis Cabo Raso, nous avons toujours notre bruit de courroie et depuis peu une fuite d’huile au niveau de la pompe hydraulique de direction assistée. Chiloé passée et de retour sur le continent, nous faisons une halte par le garage ivéco de Puerto Montt. Le garagiste nous informe après un rapide coup d’œil que c’est le flexible qui serait défectueux et nous le change. Pour la courroie, il pense qu’il faut changer le galet tendeur mais n’a pas la pièce. Il faut la commander en Italie et attendre 25 jours. On lui demande s’il pense que l’on peut rouler jusqu’en Argentine. Lui pense que oui. Nous quittons donc le garage vers 15h et espérons pouvoir faire le changement en Argentine.

Nous reprenons la route pour Puerto Varas, une région de lacs et de volcans, passons deux péages, traversons la ville bondée de touristes (nous prévoyons de la visiter au retour) et soudain après 50 km le voyant rouge « Avarie grave injection » s’allume.

On s’arrête, redémarre ; le voyant s’éclaire à nouveau. Agacés et inquiets, on reprend la direction du garage en priant pour que Rainbow tienne le coup. Pas un mot pendant le trajet.

Deux péages passés en sens inverse et nous voilà devant la porte du garage…..close. Il est 17h30 et normalement le garage ferme à 18h30. Avec d’autres clients, nous sommes au regret de constater que ces braves garagistes sont partis en week-end.

Dépités, nous nous préparons à passer deux jours devant le garage pour attendre son ouverture lundi matin….mais c’est sans compter sur mon mari et son internet. Il fait une recherche et 15 mn plus tard trouve le message d’une personne avec un véhicule similaire et le même problème. Il semblerait que se puisse être un fusible des feux stop qui aurait grillé. Après une petite vérification et la recherche du fusible correspondant dans une ferreteria, Franck procède au changement de fusible et alléluia ! c’était bien ça. Merci internet. Le moral repart au beau fixe.

Nous repartons soulagés. Deux péages payés et nous nous installons pour la nuit près d’une jolie rivière, non loin du magnifique volcan Osorno qui se pare d’une couleur rosée avec les derniers rayons de soleil.
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Deux campeurs ont fait un feu un peu plus loin. Nous les dépannons d’un rouleau de papier toilette. Au petit matin, nous assistons à l’attaque virulente de taons sur un groupe de touristes venus prendre quelques clichés de la rivière. Par dizaine, ils se posent sur eux, leur tournent autour de façon frénétique. Une fille crie et rentre en courant dans le mini bus, plusieurs taons à ses trousses. Les autres entament un incessant ballet de jeux de bras pour tenter de faire fuir les opportuns. Le spectacle nous fait beaucoup rire. Au vue de la grosseur, du nombre de bestiaux et de leur détermination à se poser sur tout ce qui bouge, on quittera notre emplacement plus rapidement que prévu. Nous apprendrons un peu plus tard qu’apparemment, ces insectes sont présents et nombreux jusque fin janvier puis disparaissent en février. Vivement février !

Nous reprenons la route, direction les saltos de Petrohue. C’est ici qu’un torrent couleur émeraude taille son lit dans la pierre volcanique noire.

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C’est le week-end et la fin de matinée. Le sentier qui mène aux chutes est noir de monde. On fait la queue pour voir le panorama. On marche au pas, les uns derrière les autres. On n’est plus habitué à la foule humaine et c’est assez désagréable.
Il y a trois petites balades dans ce parc et la dernière sera notre bouffée d’air. D’une durée de 40 minutes, elle semble être trop longue pour les chiliens ; tant mieux, nous serons quasiment seuls sur le sentier au milieu d’une jolie végétation luxuriante et des petites rivières alentour.

Petit crochet pour profiter de la vue sur le lac de Petrohue

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Nous reprenons la route direction les pentes du volcan Osorno. Nous prévoyons de dormir à un mirador qui offre une belle vue sur les environs. Rainbow peine un peu à monter et soudain au détour d’un virage, un bruit sourd retentit puis le moteur se met à faire un bruit inhabituel qui ne présage rien de bon. On s’arrête sur le bas-côté, on laisse le moteur se reposer un peu et on redémarre. Le bruit est toujours là. On n’insiste pas et faisons demi-tour. Rainbow grince et rale avec virulence dans chaque virage. Pour épargner le moteur, Franck freine beaucoup dans la descente sans le frein moteur. Du coup, au bout d’un quart d’heure, on commence à sentir une odeur de brulé. Ce sont les freins qui fument abondamment. On se gare sur un parking, dépités. L’habitacle est rempli d’une odeur de caoutchouc grillé. On évacue les enfants qui partent gratter la terre. Les Madilous et les Vananous nous rejoignent sur le parking. Pas vraiment beaucoup plus bricoleurs que nous mais ça fait du bien d’avoir les copains dans ce genre de déboires. On se décide à tenter de rejoindre Puerto Varas, sachant qu’en cas de galère les copains ne sont pas loin.

A 20 km/h et quasiment en apnée tout le long de trajet, on rejoint la plage de Puerto Varas, toujours bondée ce samedi soir. C’est jour de fête.

Puerto Varas née de l’arrivée de colons allemands au milieu du 19è siècle est une ville agréable et prospère, certes un peu trop touristique à mon goût en cette période. On se croirait à la fois dans une station de ski en été : On trouve tout un tas de boutiques outdoor et trekking ainsi qu’une multitude de restaurants, et en même temps, on se croirait à la mer avec ses plages bondées.

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Cette jolie ville à l’architecture allemande par endroit, bordée par l’immense lac Llanquihue offre une vue superbe en arrière-plan sur 2 volcans : le volcan Osorno, magnifique cône enneigé de 2652 mètres

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et le volcan Calbuco (2003m) plus écrasé (entré en éruption en 2015).

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L’église de Puerto Varas

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Franck repère sur ioverlander un garage dont les commentaires sont élogieux. En se rendant sur place dimanche matin, il aura la surprise de constater que les gars travaillent le week-end. C’est une sorte de communauté d’une dizaine de personnes où chacun travaille au black dans sa spécificité. Sergio, un chilien fort sympathique, spécialisé dans la transmission et parlant anglais parfaitement se propose immédiatement de regarder le véhicule. Nous voilà donc 2 heures plus tard dans leur sorte de jardin terrain vague au milieu de bateaux, voitures et divers véhicules, à prier pour qu’ils s’avèrent compétents.

Le verdict tombe rapidement. Sergio nous explique que le flexible mis par le garagiste de Puerto Montt n’était pas adapté. Il ne parvenait pas à alimenter la pompe qui du coup ne pouvait plus faire son boulot.

On est énervé par l’incompétence de ce garage qui nous a pris en plus le même tarif qu’en France. Après la recherche sans succès d’un flexible hydrolique dans differentes ferreteria et garages de Puerto Montt, Sergio finit par nous bidouiller entre deux véhicules dont il s’occupe un flexible sur mesure… et ça marche.

Suite à ce succès, nous demandons à Ricardo, le mac Gyver du bricolage de réparer notre marche pied. N’ayant pas la pièce correspondante, Il nous réparera le marche-pied le lendemain en fabriquant une pièce sur mesure. Un as de la métallurgie.

Sortis d’affaire, nous remercions chaleureusement tout le monde et nous nous empressons de rejoindre les Artéromands qui nous attendent sur la plage.

Coucher de soleil sur le lac

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On est content de les retrouver, ça faisait un p’tit moment qu’on ne s’était pas vu. Nous passons une super soirée tous ensemble à nous raconter nos dernières péripéties jusqu’à ce que le pauvre Philippe manque de chuter avec notre marche-pied qui se décroche à gauche. On ne comprend pas, le boulot avait l’air bien fait.

Après une méticuleuse Inspection en règle, Franck et Philippe découvrent un nouveau souci. Le bois qui borde le marche pied semble avoir pourri et aurait cédé. Nouveau coup de massue juste avant de dormir. Nuit agitée. Et si le plancher était pourri ailleurs ? Et si il fallait changer tout le plancher ?

Retour le lendemain à la case départ au garage de la communauté. Entre temps, de nombreux voyageurs sont arrivés et il va falloir patienter. Ricardo, notre magicien du bricolage étant parti sur un autre chantier. Il revient en fin d’après-midi. Nous discutons çà et là avec des néerlandais, deux familles d’allemands, un chilien, tous des voyageurs au long cours qui ont besoin de réparations. Les Artéromands partis faire de l’internet en ville nous rejoignent pour le repas. On s’installe avec nos tables au milieu des véhicules en vrac. Merci tellement les amis, vous avez été le rayon de soleil de notre journée. Grâce à vous, on a moins ruminé. L’après-midi, on se dit au revoir. Ils reprennent la route. On espère les retrouver rapidement. Ricardo qui revient vers 16h analyse notre marche-pied. Il est confiant et pense pouvoir nous fabriquer une pièce sur mesure. Comme il dit : «  il y a toujours une solution ». Franck est un peu inquiet. Moi, j’ai confiance, ce sont vraiment des champions de la bidouille et nous venons de le voir à l’œuvre dans la fabrication d’un rétroviseur sur mesure.

19h30, Ricardo a fini. Il nous a fait une super pièce sur mesure.


Il nous restera à trouver comment ce bois a pourri à cet endroit mais ça ce sera à Cordoba. Nous les remercions à nouveau tous chaleureusement pour leur gentillesse et leur professionnalisme, leur offrons des parts de gâteau que j’ai cuisiné pour eux et reprenons la route, enfin, direction Frutillar où nous dormirons.

Réveil en douceur

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Frutillar au Nord de Puerto Varas est situé au bord du lac Llanquihue. C’est une station de villégiature assez chic, pleine de charme, calme et très allemande. De bon matin nous partons faire un petit tour sur le front du lac afin d’admirer encore une fois le fameux volcan Osorno dont on ne se lasse pas.

Le joli ponton illuminé en soirée, rendez-vous des amoureux

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Le théatre du lac « Teatro del Lago Sur ». Inauguré en 2010, il est déjà de renommée internationale. Son architecture et sa situation au bord du lac, avec quatre volcans en arrière-plan y sont sûrement pour beaucoup… Il accueille également tous les ans la « Semana Musical de Frutillar », festival mondialement connu qui dure 10 jours.

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Les rues et l’église de Fruitillar

Petite trempette face à une incroyable force de la nature.

La route se poursuit. Petit arrêt au mirador de Puerto Octay. Décidemment nous verrons le volcan Osorno sous toutes les coutures.

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Avant de passer à nouveau la frontière pour l’Argentine nous faisons un arrêt au Parc national Puyehue. Ce parc de 107000 hectares est un des plus anciens du Chili. Nous en profitons pour faire plusieurs petites balades

Le Salto de los novios

Le mirador el Puma

Le Salto de la Princesa (notre préféré)

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Le salto del indio

Le passage de frontière Chili/Argentine est assez rapide. On aura juste le désagrément de se faire prendre tous nos fruits et légumes. Ca ne nous était pas arrivés en Argentine à part une fois au début et on ne se méfiait plus. On ne nous y reprendra plus.

En chemin vers Barriloche

Le soleil qui sur couche sur cette région de lacs et de montagnes est splendide.

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Nous continuons notre chemin jusqu’à un spot sur une plage de galets et cailloux située à 16km de Barriloche. Nous retrouvons par hasard les Madilous avec qui nous passerons la nuit.

Au petit matin nous contemplons la vue imprenable sur le lac Nahuel Huapi.

Une réflexion au sujet de « De Puerto Varas à Barriloche »

  1. Salut les loulous! Je me suis régalée avec ce nouvel article. Francky tu deviens un as de la bricole (avec l aide de ton petit écran!) Finalement votre ptit surnom les « de bricoles » vous va comme un gant! Il n y a pas de hasard!.
    Le Chili est un superbe pays vous avez bien fait de prendre la décision de rester plus longtemps en amerique latine pour découvrir tous les trésors que révèlent chaque pays. Votre blog c est mieux qu un tour operator pour choisir ses destinations de voyage et savoir quoi visiter! Merci pour ce travail méticuleux. Mes ptits neveux vous avez l air toujours aussi heureux tatie est ravie pour vous. De notre côté super weekend dans le nord ca fait du bien de retrouver la famille. Tata nous a préparé des paupiettes a tomber par terre et une tarte aux poires avec un ptit gout de tarte a chuc qui m a replongé en enfance, tonton Nono est toujours aussi attachant, Manu a transformé la maison de pépé c est super sympa! Maxou a retrouvé son appart il est heureux aussi. Tite Anne nous a regalé avec sa cuisine végérarienne, thierry a cru vivre ses dernières heures dans la grande roue d arras de peur que la nacelle se décroche ( en plus ca a duré 5 ou 6 tours!!!) Loulou et compagnie sont en plein travaux dans leur maison et galèrent pour trouver une paroi de douche sans attendre 3 mois, Leo s est eclaté avec ses deux cousins, nina bosse comme un folle pour obtenir sa première année de médecine, elle dėpote…..Voila tout le monde va bien dans ch’nord. Je vous embrasse bien fort. Lilice

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