Aucune ville au Chili ne ressemble à Valparaiso. Cette ville singulière est un véritable OVNI. C’est une ville colorée, riche en histoire, inventive , bohème, bouillonnante et décousue. Il est d’ailleurs bien difficile de mettre des mots sur l’ambiance particulière qui court entre ses ruelles.
Les « cerros » (collines) constituent, l’essentiel topographique de la ville, ce qui fait qu’à Valparaiso en général soit on monte soit on descend. Formant un immense amphithéâtre avec une vue extraordinaire sur le centre ville (el plan) et la mer, les cerros de Valparaiso se sont peuplés au fil du temps créant avec toutes ces maisons bariolées un véritable arc-en-ciel de couleurs.
Les noms des collines sont apparus petit à petit, à mesure qu’elles se peuplaient, en commençant par les cerros situés à côté du quartier du vieux port, puis en s’étendant jusqu’à l’Almendral. Le processus d’occupation des collines de Valparaiso s’est produit lorsque l’espace du plan a été saturé. Les cerros situés en deuxième et troisième ligne n’ont donc été peuplés qu’à partir du début du XIXème siècle
On dénombre désormais 42 cerros perchés au-dessus de la vieille ville. Ils ont tous des caractéristiques urbaines et sociales différentes les uns des autres. Ils ont leurs propres escaliers d’accès et beaucoup ont eu ou continuent d’avoir des ascenseurs (les funiculaires) qui les relient au plan. Chaque cerro a une identité unique.
Cette ville portuaire bien connue pour sa vie culturelle, est avant tout La capitale du street art chilien. La liberté d’expression règne ici en maître ! Le street art est présent sur les façades des maisons, parfois même des immeubles et sur le mobilier urbain. Appelée « la perle du pacifique » Valparaiso est le fief des artistes et bohèmes en tout genre. Ici la saleté, les locaux abandonnés, les chiens errants, les tags et le street-art font partie du décor ambiant. La ville entière est une explosion de couleur.
Nous passons 3 jours et 3 nuits stationnés en plein cœur de la ville sur le Cerro Conception, un des cerros les plus touristique. L’impasse où nous stationnons est gardée par le veilleur de nuit de l’école catholique de musique. Carlos est jovial et adorable. Il vient nous saluer et discuter avec nous chaque soir à notre retour de balade. Il nous fait voir des photos de sa femme , de ses vacances. Un soir, il nous fera visiter l’école de musique et nous jouera quelques morceaux sur un des pianos à queue. Les enfants auront la joie de repartir avec deux pêches du jardin. Merci encore Carlos pour ces bons moments et pour ta gentillesse.
Pendant ces trois jours, nous avons déambulé à l’aveuglette dans ce fascinant labyrinthe de ruelles animées et pentues , de passages, d’escaliers à la découverte de ces maisons colorées à flanc de colline et de ces graffs imaginés par les artistes du monde entier. Ce ne fut pas de tout repos surtout pour les enfants car ici il faut monter, descendre, monter, descendre et ce sans cesse dans les moindres recoins de la ville pour partir à la recherche de toutes les œuvres disséminées ça et là au détour des ruelles.
Les œuvres ont des styles très variés. Certaines images sont simplement décoratives alors que d’autres artistes abordent certains sujets et tentent de délivrer des messages.
Certaines fresques sont immenses
Principalement au cœur des cerros Alegre, Bellavista et concepcion
Nous avons testé les « ascensores » (funiculaires) bringuebalants de la ville.
Nous nous sommes baladés dans une partie de la ville appelée le Musée à ciel ouvert (Museo a Cielo Abierto). Cet endroit recense une vingtaine de fresques murales. C’est un projet qui a été initié par l’une des universités d’art de la ville. Ce musée, où le street art est toléré, permet de contempler une série d’œuvres peintes par des artistes Chiliens et latino-américains. Ce n’est pas la partie que l’on a préférée car les œuvres ici sont vieillissantes et désormais, de nombreuses autres parties du centre-ville sont également devenues des musées à ciel ouvert.
Visite d’une des trois demeures du poète Pablo Neruda « la Sebastiana ».Inaugurée en 1961, cette maison surplombe la ville de Valparaiso et offre une vue saisissante sur cette dernière et sur la mer qui l’a tant fasciné. Le nom de “La Sebastiana” n’est autre qu’un hommage en l’honneur du premier architecte de la maison : “Sébastian Collado”. Construit sur 4 étages, c’est une maison à la fois coquette, originale et lumineuse. Dans chaque pièce se manifeste la passion du poète pour la mer, les voyages et les objets insolites.
Vue de sa maison
Nous nous séparons l’espace de trois heures. Franck garde les enfants pendant que je fais la visite guidée de la villeen français avec le Free Walking tour (pourboire selon appréciation) proposé par un guidede l’agence Valpo tour.Cette visite guidée permet de découvrir le passé de la ville, du pays, les monuments, les artistes et la signification de certains graffitis. Valparaiso, c’est une ville qui a été témoin de nombreux événements historiques du pays et ça se ressent dans son architecture et dans ce qu’elle dégage. Le guide évoque l’essor commercial foudroyant de son port au XIXè siècle (époque florissante où Valparaiso était l’étape bien méritée pour tout navigateur qui venait de franchir l’enfer du Cap Horn) jusqu’au coup d’État mené par Pinochet en passant par l’ouverture du canal de Panama, qui a fait fortement chuté le transport maritime de marchandises au sein de la ville générant une période sombre. Il évoque les catastrophes naturelles comme les séismes (notamment celui de 1906) et les tsunamis qui l’ont également fragilisée. Le guide est passionnant et je ne vois pas les trois heures passées. Il met souvent de l’humour et des anecdotes dans ses récits et n’hésite pas à prendre position en matière de critique politique, ce qui a été assez rare au Chili.
Plaza Sotomayor
C’est la place d’où débuta l’expansion de la ville. Ouverte sur le port, elle est entourée des batiments officiels : académie navale, palais de justice….
Vestiges d’une époque florissante
Paseo Gervasoni
Passage Galvez
Calle Templeman
Museo de Bellas Artes
Une des peintures décodée par notre guide. L’artiste ici est un chilote renommé (originaire de l’île chilienne Chiloé). Dans sa peinture, il dénonce les méfaits de l’industrie du saumon. Avant à Chiloé, chacun vivait de l’élevage, de l’agriculture, de la pêche de proximité. Un jour des industriels se sont lancés dans de l’élevage intensif de saumon. La population a alors abandonnée petit à petit ses emplois pour rejoindre cette industrie. Seulement à toujours vouloir produire plus, les saumons sont tombés malades et beaucoup d’habitants se sont retrouvés au chômage. Ici, l’artiste caricature les chilotes qui se sont transformés en saumon à cause de cette pêche de masse et qui sont complètement fauchés.
Valpo est également parsemée de charmantes petites adresses qui nous auront permis de goûter la gastronomie locale et nationale. Du restaurant gourmet avec terrasse qui offre une vue panoramique à la petite guinguette du coin de rue, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets !
Resto avec les copains
Que dire de plus sur notre séjour à Valparaiso. C’est vraiment une ville atypique. Certains la trouveront sale, parfois même dangereuse. Oui ça sent l’urine, oui il y a de la délinquance à Valparaiso, Oui il y a des vols, nos amis les Artéromands ainsi qu’une autre famille en feront malheureusement l’expérience en se faisant fracturer le camping-car lors de notre séjour. Les camping-cars et les touristes sont indéniablement pris pour cible en matière de vol. Il vaut mieux garer son véhicule en lieu sûr, ne pas exposer ces objets de valeur à tout bout de champ et éviter de traîner dans certains quartiers peu recommandés surtout en soirée.
Cela dit, malgré sa mauvaise réputation, nous ne nous sommes jamais sentit en insécurité. On a juste fait preuve de plus de vigilance surtout après la mésaventure de nos amis. En bref, nous avons adoré son agitation, son merveilleux chaos et l’atmosphère qui s’en dégage. De ce court séjour, nous ne retiendrons donc que le charme de ses ruelles multicolores, de ses maisons biscornues et peinturlurées, de ses murs tagués, de ses artistes et de sa vie bohème. Nous avons adoré fouiner les recoins de la ville, en descendant et montant sans relâche pendant ces 3 jours dans le but de dénicher un nouveau tag que nous n’aurions pas encore vu. C’est indéniablement un joli coup de cœur pour nous 4.
“Si nous parcourons tous les escaliers de Valparaiso, nous aurons fait le tour du monde”. Pablo Neruda.
Joli article plein de couleurs !
Nous aussi on a beaucoup aimé Valparaiso.
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Un coup de coeur pour moi aussi Valparaiso….. sur mon ptit écran.!
J adore toutes ses couleurs et ses petites ruelles pleines de charme. Le plus difficile aurait été pour moi les milliers de choix a faire a chaque croisement: vais-je a droite ou a gauche? Tant mieux qu il ne vous soit rien arrivé de facheux comme vos amis ce qui aurait terni le beau souvenir coloré de cette ville. Mon potmi tu as toujours ton beau et large sourire! Hate de vous revoir les loulous.
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